10 novembre 2025

Les verrues génitales, aussi appelées condylomes acuminés, figurent parmi les infections sexuellement transmissibles (IST) les plus courantes à travers le monde. Bien que souvent bénignes, elles soulèvent de nombreuses inquiétudes en raison de leur caractère contagieux et de leur lien avec le virus du papillome humain (HPV). Comprendre cette affection est essentiel pour mieux la prévenir et la traiter efficacement.

Définition et origine

Les verrues génitales sont des excroissances cutanées ou muqueuses causées par certains types de virus du papillome humain. Plus de 200 souches de HPV existent, mais les types 6 et 11 sont responsables de la majorité des verrues génitales. Contrairement aux types oncogènes du HPV (notamment 16 et 18), ces souches entraînent rarement des cancers, mais elles restent source de gêne esthétique, physique et psychologique.

Les verrues apparaissent généralement sous forme de petites bosses molles, isolées ou regroupées, pouvant rappeler un chou-fleur miniature. Elles se situent sur la vulve, le vagin, le col de l’utérus, le pénis, le scrotum ou encore autour de l’anus. Parfois, elles sont si petites qu’elles passent inaperçues.

Transmission du virus

La transmission se fait presque exclusivement par contact sexuel : rapports vaginaux, anaux ou oraux. Le HPV se transmet par contact direct peau contre peau, ce qui explique pourquoi le préservatif réduit mais n’élimine pas totalement le risque.

Une particularité du HPV est son pouvoir de latence. Après une contamination, il peut rester silencieux plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant de provoquer l’apparition de verrues. Certaines personnes deviennent porteuses asymptomatiques, capables de transmettre le virus sans savoir qu’elles en sont infectées.

Qui est le plus exposé ?

Tout individu sexuellement actif peut contracter des verrues génitales, mais certains facteurs augmentent la probabilité d’infection :

  • Multiplication des partenaires sexuels sans protection. 
  • Début précoce de la vie sexuelle. 
  • Système immunitaire affaibli (stress, maladie, traitements). 
  • Présence d’autres infections sexuellement transmissibles. 

Ces facteurs ne déterminent pas systématiquement une infection, mais ils augmentent la vulnérabilité face au virus.

Manifestations cliniques

La majorité des personnes porteuses ne présentent aucun symptôme visible. Lorsque les verrues apparaissent, elles se présentent sous diverses formes :

  • petites bosses rosées, blanchâtres ou couleur chair, 
  • lésions plates ou saillantes, 
  • regroupement en amas rappelant une crête de coq. 

Elles peuvent être associées à des démangeaisons, une sensation de brûlure ou de gêne lors des rapports sexuels. Dans certains cas, des saignements surviennent lorsque les verrues sont irritées.

Diagnostic

Le diagnostic repose avant tout sur l’examen clinique par un médecin ou un gynécologue. L’aspect typique des lésions suffit souvent à poser le diagnostic. Dans les cas douteux, un prélèvement ou une biopsie peut être réalisé afin d’écarter d’autres affections dermatologiques ou cancéreuses.

Conséquences psychologiques

Au-delà des manifestations physiques, les verrues génitales ont un impact psychologique considérable. Elles peuvent générer de la honte, de l’anxiété, et parfois un repli sur soi. La peur de transmettre l’infection ou d’être jugé par son partenaire entraîne fréquemment une baisse de confiance en soi. Une approche bienveillante et un dialogue ouvert avec les professionnels de santé sont essentiels pour accompagner les personnes concernées.

Traitements disponibles

Il n’existe pas de traitement des verrues génitales qui élimine totalement le HPV de l’organisme. Les thérapies visent surtout à détruire les verrues visibles et à réduire le risque de contagion.

Les options incluent :

  1. Traitements médicamenteux locaux : crèmes ou solutions appliquées directement sur les lésions (podophyllotoxine, imiquimod, sinecatechines). 
  2. Destruction physique : cryothérapie (froid à l’azote liquide), électrocoagulation (brûlure électrique), laser ou chirurgie. 
  3. Mesures de soutien : renforcement de l’immunité grâce à une bonne hygiène de vie, arrêt du tabac et réduction du stress. 

Il faut noter que même après disparition des verrues, des récidives sont fréquentes puisque le virus persiste dans l’organisme.

 

Prévention

La prévention reste l’arme la plus efficace contre les verrues génitales :

  • Vaccination contre le HPV : les vaccins actuels protègent non seulement contre les types responsables de cancers, mais aussi contre ceux causant les verrues génitales. 
  • Préservatif : bien qu’imparfait, son usage régulier réduit le risque de transmission. 
  • Dépistage régulier : consulter en cas de lésions suspectes ou après des rapports à risque. 
  • Dialogue avec le partenaire : une communication claire évite malentendus et craintes. 

Vivre avec le HPV

Contracter des verrues génitales n’est pas synonyme de fin de vie sexuelle. De nombreuses personnes vivent normalement avec le HPV, surtout lorsqu’elles suivent un traitement et adoptent les mesures de prévention. Dans la majorité des cas, le système immunitaire parvient à contrôler le virus avec le temps.

Conclusion

Les verrues génitales représentent une infection fréquente mais souvent mal comprise. Bien qu’elles soient généralement bénignes, elles génèrent un poids psychologique important. Une meilleure connaissance du HPV, une approche de prévention basée sur la vaccination et le dépistage, ainsi qu’une prise en charge médicale adaptée permettent de limiter leur impact. Briser le tabou autour de cette infection est essentiel pour encourager la consultation et protéger la santé intime et relationnelle de chacun.

traitement des verrues génitales

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